De
l'eau
et
des
usages 
Navigation
Le canal de Bourgogne, qui relie la Saône à l’Yonne, parcours sur 154 km le bassin de l’Armançon. Son système alimentaire, relativement complexe, utilise des réservoirs en Côte-d’Or (Grosbois, Cercey et Pont sur le versant Armançon) et des prises d’eau tout au long de son linéaire pour assurer la navigation des bateaux de plaisance d’avril à fin octobre. 1er consommateur d’eau du territoire, la connaissance fine des prélèvements et des restitutions fait l’objet d’études dans le cadre du PTGE Serein & Armançon.
Agriculture
Siège des AOP (appellation d’origine protégée) Epoisses et Chaource, de l’IGP (indication géographique protégée) Soumaintrain et situé en partie sur l’aire de l’IGP Charolais de Bourgogne, le territoire possède une forte activité d’élevage dans les secteurs du Serein, de l’Armançon amont, de la Brenne et de l’Armance. Bien que l’élevage soit une activité consommatrice d’eau, représentant près de la moitié de la consommation en août sur le bassin du Serein, le maintien des prairies est un enjeu essentiel pour le territoire. En effet dans nos vallées, les prairies maintiennent une activité économique importante, préservent la qualité de l’eau par les faibles apports qu’elles reçoivent et stockent du carbone !
Les cultures sont globalement faiblement irriguées sur le territoire : leur surface représente moins de 1 % de la surface agricole utile. Les parcelles irrigables sont essentiellement concentrées sur les secteurs aval de l’Armançon et du Serein, là où la ressource en eau est la plus abondante. La part de l’irrigation reste cependant non négligeable sur le Serein, où elle représente 30 % des consommations estivales. A Chablis, pour lutter contre le gel au printemps, de l’eau est parfois utilisée pour l’aspersion de certaines parcelles de vigne. Cet usage ponctuel, qui représentait tout de même un tiers du débit instantané du Serein en avril 2022, est avant tout préjudiciable à cause de l’eau fortement chargée en terre qui rejoint le Serein après ruissellement sur les parcelles à nu. Les particules vont ensuite se déposer dans la rivière et colmater le fond du lit, ce qui nuit aux invertébrés qui y habitent et qui participent activement à dépolluer l’eau.
Alimentation en eau potable
Usage prioritaire de l’eau, l’alimentation en eau potable concerne directement les quelques 115 000 habitants du territoire. La distribution de l’eau potable est assurée par près de 120 maîtres d’ouvrages qui sont des communes, des regroupements de communes en syndicats ou des communautés de communes (une seule en 2024).
Provenant à plus de 95 % des eaux souterraines grâce à des captages de sources ou de puits, les prélèvements pour l’eau potable sur le territoire sont aussi assurés par des retenues sur l’Armançon à Pont et sur la Brenne à Grosbois (projet en cours avec le Conseil départemental de la Côte-d’Or).
Les sécheresses depuis 2018 ont provoqué des tensions parfois inédites sur les ressources utilisées pour l’eau potable. Certaines communes en Côte-d’Or ont dû recourir à des camions citernes pour remplir leur réservoir, d’autres ont remis en service un ancien captage ou importé l’eau depuis des ressources extérieures au services. Les interconnexions réalisées ces dernières années ont permis de sécuriser l’alimentation en eau sur certains secteurs en tension.
Le déficit en eau du secteur amont a incité les maîtres d’ouvrages à importer l’eau de l’extérieur du territoire et notamment de réservoirs sur le bassin versant de l’Yonne à La Roche-en-Brenil et Saint-Agnan (département de la Nièvre). Ainsi, près de 35 % de l’eau potable du bassin du Serein est importée !
Découvrir la carte des maîtres d’ouvrages eau potable du territoire
Industriels
Les industriels représentent une part globalement très faible de la consommation d’eau du territoire. Cependant, l’un des plus gros préleveurs du bassin de l’Armançon est un industriel. Ce type d’usage a fortement diminué au cours des dernières années grâce aux améliorations des process.
Usages non consommateurs
D’autres usages sont dépendants de la ressource en eau sans en être consommateurs : il s’agit de l’hydroélectricité, dont l’eau est intégralement restituée au milieu et des usages de loisir (pêche, baignade, nautisme), qui n’ont pas besoins de prélever l’eau. Avec le changement climatique, la diminution des débits estivaux et l’augmentation des températures de l’eau va modifier ces usages : réduction des périodes de turbinage pour laisser le débit réservé (le 1/10ème du module), changement de la répartition des espèce piscicoles dépendantes des températures fraîches, dégradation de la qualité des eaux de baignade liée à une moindre dilution de la pollution bactériologique.
